Test de
Dermatillomanie
Trouble de triturage pathologique de la peau (698.4, L98.1 – DSM V)

Alexandra RIVIERE – Psychologue
« Arrête de te gratter ! Comprendre la dermatillomanie pour mieux la soigner » (2023)
Enrick.B.Editions
AUTO-TEST DERMATILLOMANIE
(Test du livre « Arrête de te gratter. Comprendre la dermatillomanie pour mieux la soigner » – A. RIVIERE, 2023)
Attention ! Ce test est informatif, il n’a pas vocation de remplacer un diagnostic effectué par un professionnel de santé.
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Oui |
Non |
1 |
Je triture ma peau plusieurs fois par jour car je ne supporte pas les imperfections de mon corps et j’ai du mal à résister à l’envie de les enlever ? |
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Mes triturages ou grattages de peau laissent des lésions, des croûtes ou des cicatrices aux endroits où j’ai touché mon corps ? |
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Je continue de me triturer ou de me gratter la peau de manière répétée et excessive bien que je mette régulièrement en place des stratégies pour diminuer ou arrêter mes comportements ? |
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Je cache les parties de mon corps que j’ai triturées ou grattées par des vêtements et des accessoires, ou bien j’évite de sortir sans maquillage ? |
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J’utilise parfois des objets ou des petits instruments pour mieux triturer ma peau comme une pince à épiler ou une aiguille ? |
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Après les comportements de triturages ou grattages sur mon corps, il m’arrive d’observer la peau que j’ai retirée de près, de la rouler sur mes lèvres, de faire des petits tas ou de la manger ? |
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Je triture ou je gratte la peau de mon corps principalement lorsque je suis stressé(e), déprimé(e) ou que je ressens des émotions négatives ? |
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Je triture ou gratte davantage ma peau lorsque je fais des activités sédentaires et que mon corps ne bouge pas ou bien que je m’ennuie ? |
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Il m’arrive de demander à mon partenaire ou mes proches si je peux percer leurs boutons car cela me soulage ou bien parce que je ne supporte pas de voir leurs imperfections cutanées ? |
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Il m’arrive de triturer ou gratter la peau de mon corps de manière automatique sans que je m’en rende compte ? |
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Je n’ose pas dévoiler ma peau en raison des conséquences de mes grattages excessifs et j’évite de me mettre en short, en jupe, en t-shirt ou en maillot de bain ? |
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Je triture ou gratte davantage ma peau lorsque je suis seul(e) ? |
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Sans le vouloir, il arrive que je ressente de la douleur dans ma peau ou que je saigne à cause de mes triturages répétés ? |
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Après une crise de triturages ou de grattages sur ma peau, je ressens de la honte, de la culpabilité ou de la colère envers moi-même ? |
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Je triture ou gratte davantage la peau de mon corps lorsque je rentre chez moi le soir ou avant de me coucher ? |
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J’ai honte de mes comportements de grattages et des résultats sur ma peau au point d’avoir du mal à regarder les gens dans les yeux ? |
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Mes comportements d’excoriations excessives ont un impact sur ma vie intime ou sexuelle ? |
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Je passe beaucoup de temps à me triturer ou me gratter la peau devant les miroirs, au point d’en perdre la notion du temps ? |
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Mes triturages et grattages répétés de la peau ont un impact sur ma vie personnelle, sociale ou professionnelle ? |
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Je vais régulièrement consulter les médecins ou les dermatologues en raison des conséquences dermatologiques dues à mes grattages de peau ? |
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Résultats : Un nombre de « oui » égal ou supérieur à 8 indique une potentielle dépendance au triturage de peau. Plus le nombre de « oui » est élevé, plus la dépendance peut être importante.
Comment aider un proche qui souffre de dermatillomanie ?
Le TOC de dermatillomanie est encore très peu connu en France et en Europe. Comme les personnes qui en souffrent, les familles et les entourages sont souvent mal informés et ne savent pas quoi faire face à ce trouble.
Malgré le premier article scientifique paru en 1898 (Dr Louis Brocq) et la reconnaissance tardive de ce trouble dans la classification internationale du DSM-5 (dernière version du DSM, paru en Mai 2013 aux Etats-Unis et traduit en Juin 2015 en français), ce TOC reste méconnu des patients, comme des professionnels de santé.
Pour aider les personnes qui souffrent de ce TOC, les entourages peuvent commencer par se renseigner afin de mieux comprendre les causes, les conséquences et les symptômes de la dermatillomanie. Beaucoup de préjugés sont associés à la dermatillomanie et aux TOC, puisqu’on croit a tort que la personne peut décider de cesser ses comportements déviants du jour au lendemain. « Si tu le voulais vraiment tu arrêterais de te triturer », « Ce sont tes mains, contrôle-les », « Arrête de te gratter ». Mais en réalité, il faut comprendre que la dermatillomanie est un CRCC, la personne perd donc le contrôle sur ses impulsions. Elle a même le sentiment d’être complètement contrôlée par elles. Elle rentre dans un état de semi-conscience qui lui fait perdre la notion de temps pendant le triturage. Et son profil souvent perfectionniste la pousse à aller « jusqu’au bout » ou à « finir son travail ». C’est pour cela qu’après avoir agi par impulsion, la personne est envahie par un sentiment d’impuissance, de colère, de honte et de grande culpabilité. Elle annulera ensuite toutes les sorties ou activités prévues, afin de ne pas montrer les résultats de la crise qui vient de se produire (le temps de cicatriser et que la peau dégonfle, c’est à dire souvent plusieurs heures). De l’extérieur, on a l’impression qu’elle devrait être en mesure de cesser ses comportements toute seule et qu’il s’agit simplement d’un manque de volonté, mais ce n’est pas le cas. La culpabilité et le sentiment d’échec sont d’autant plus grands qu’elle a l’impression d’être impuissante face à ses impulsions. Bien que tout ce qu’elle veut au monde, c’est l’arrêter (sa névrose, sa lutte, son combat).
Pourquoi la dermatillomanie reste un trouble pratiquement inconnu de nos jours ? Parce qu’elle fait partie des CRCC, et les Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps (BFRB’s en anglais) sont encore mal connus. Ils ne font pas partie du programme dans les études de psychologie, les médias n’en parlent jamais et les hôpitaux non plus. Ce n’est pas le cas uniquement en France, mais en général. Néanmoins, ils en parlent davantage depuis déjà plusieurs années au Canada et aux Etats-Unis. Angela Hartlin, ambassadrice de la dermatillomanie, en a beaucoup parlé et elle a nettement contribué à la reconnaissance de ce trouble en Amérique du nord, depuis l’apparition de son livre en 2010. En France, grâce aux différents témoignages de Sonia ainsi que la création de Dermatillomanie France, ce trouble est un peu mieux connu depuis 2009.
Comment aider une personne qui souffre de ce TOC ? En comprenant que la personne subit sont trouble (c’est un trouble impulsif) et non qu’elle souhaite le faire. Au contraire, elle fait tout pour l’arrêter (recherche permanente des nouvelles crèmes cicatrisantes sur le marché, stratégies diverses pour arrêter, isolement, essai de thérapies multiples et variées, recherche de témoignages sur internet…). Son seul souhait est d’avoir une belle peau (d’où l’existence du TOC) et le seul résultat est une peau encore plus abîmée. Chaque crise a pour but inconscient de se purifier et donc d’améliorer l’état de la peau en profondeur, malheureusement il n’y a pas de bonne technique pour toucher sa peau, la seule et unique manière est de ne pas la toucher du tout. Même si « le dermatillomane » l’a compris, ses crises impulsives le font replonger, encore et encore, dans ce geste purificateur, incontrôlé et destructeur. C’est le même principe pour toutes les névroses en psychologie : le déprimé voudrait avoir plus de volonté, le boulimique voudrait ne pas se faire vomir, le phobique voudrait pouvoir rentrer dans un avion, le dépendant affectif voudrait être autonome… Il faut comprendre que chaque névrose a un but bien précis et soulage en réalité le névrosé d’un danger encore plus grand (prendre du poids, mourir dans un avion, affronter la solitude…), c’est ce qu’on appelle le « symptôme utilitaire ». Mais c’est inconscient. Dans le cas de la dermatillomanie, le but est de ne pas être sale (principalement, mais il y en a d’autres : être beau, soulager ses tensions internes, procrastiner, s’auto-saboter, ne pas s’aimer, gâcher sa féminité, exprimer sa colère, ne plus réfléchir pendant un moment, repousser le sexe opposé…). On constate que les autres CRCC sont également mal connus, et que peu de professionnels savent les traiter, comme la trichotillomanie (s’arracher les cheveux, cils, sourcils) ou l’oncopahgie/onychotillomanie (se ronger les ongles ou la peau des ongles). Ce n’est donc pas étonnant que la dermatillomanie soit encore peu traitée.
Pour aider les personnes qui souffrent de dermatillomanie, il faut principalement les laisser faire. Leur faire remarquer qu’ils ont des marques, de nouvelles cicatrices ou qu’ils ont encore cédé à une crise, ne fait qu’accentuer les grattages. La dermatillomanie étant basée sur le fait de se sentir moche (à l’extérieur mais aussi à l’intérieur), leur faire remarquer qu’ils ont encore échoué dans le contrôle de soi-même ne fera qu’accentuer la colère contre eux, la culpabilité et la honte (les 5 émotions principales du TOC de dermatillomanie : honte, colère, culpabilité, rejet, dégoût). Vous pouvez éventuellement leur faire remarquer mais d’une manière subtile, voici tout l’art de vivre avec quelqu’un qui souffre de ce TOC, en imitant la personne de manière bienveillante et douce par exemple (se gratter au même endroit en la regardant et en souriant), ou en posant une main attentionnée et compréhensive sur la main qui gratte, sans rien dire et sans jugement… Il faut comprendre que le geste est impulsif et ritualisé, donc la plupart du temps, la personne dermatillomane ne se rend même pas compte qu’elle se gratte (surtout dans les activités sédentaires : conduire, au téléphone, lire, sur l’ordinateur, au cinéma, en parlant, dans son lit, devant la télévision…). Les crises les plus aiguës sont dans la salle de bain, lorsqu’ils sont (très près) devant le miroir, qu’il est tard, que la porte est fermée à clé et que personne ne peut les déranger. Ils n’ont prévu de se triturer qu’un bref moment, histoire d’enlever les impuretés de la journée, malheureusement c’est autre chose qui se produira. L’impulsion va l’emporter, l’état de transe et de semi-conscience va commencer, et la crise risque de durer plusieurs heures. La personne en sortira sonnée, comme sortant d’un sommeil éveillé, ne pouvant que constater les dégâts infligés à son corps pendant tout ce temps, s’en vouloir, être démaralisée et parfois pleurer de honte. Elle s’est triturée pour enlever les impuretés et être moins moche, et elle en sort encore plus moche.
Dire « Arrête de te gratter ! » ne sert à rien, cela culpabilise la personne qui souffre de dermatillomanie et peut lui déclencher une crise juste derrière, lorsque vous aurez le dos tourné. Les professionnels, les dermatologues, les médecins lui ont déjà dit maintes fois cette phrase (imaginez l’incompréhension dans laquelle ils vivent). Vous pouvez l’écouter si elle souhaite en parler, lui montrer que vous vous êtes renseigné, lui poser des questions (mais ce trouble est honteux et ils refusent souvent d’en parler par gêne), lui dire qu’il y a des solutions et que les thérapies marchent très bien sur ce TOC, qu’il y a des groupes de parole qui existent si elle souhaite en parler avec d’autres personnes, qu’elle n’est pas seule (entre 1 et 3 millions de personnes en France qui souffrent de dermatillomanie sur 7 millions de personnes qui ont un TOC), que vous pouvez l’aider dans la lutte contre les crises si elle veut de l’aide… L’aide principale, pour toute souffrance psychologique est l’écoute, la bienveillance et le non-jugement. La dermatillomanie n’est autre qu’un mélange de trouble compulsif (TOC), trouble impulsif (TCI) et d’addiction. Tout le monde connait les addictions. Combien de personnes fument en France ? Demandez-leur d’arrêter de fumer en pleine cigarette, vous comprendrez l’effet lorsqu’on demande à un dermatillomane d’arrêter de se gratter en pleine crise, ou sa détresse quand on lui dit que s’il avait la volonté, il pourrait arrêter ?
Patience, délicatesse et souplesse d’esprit sont des atouts importants pour les membres de la famille ou les personnes qui cherchent à aider une personne ayant le CRCC de la dermatillomanie (et les autres CRCC). Mais l’on comprend aisément à quel point l’impuissance peut être importante pour l’entourage. En effet, elle est aussi grande que le dermatillomane qui essaie d’arrêter. C’est pour cela qu’il ne faut pas rester seul et aller vers les différentes solutions ou supports qui existent concernant ce TOC (association AFTOC, groupes de parole, thérapies, bilans d’évaluation, internet, forums…). Dans tous les cas, la meilleure aide que vous pouvez apporter est le non-jugement et l’espoir que la personne trouvera un jour l’aide qui lui faut pour cesser ce TOC. Les traitements médicamenteux ne marchent pas sur la dermatillomanie, aucune molécule n’est adaptée, c’est un TOC et une addiction, autrement dit, seule une psychothérapie adaptée peut traiter ce trouble.
Questions fréquentes
Est-ce que la dermatillomanie est un comportement d’automutilation ?
Non, la dermatillomanie n’est pas un comportement d’automutilation. Elle est parfois confondue avec les comportements d’automutilation en raison des lésions cutanées créées par la personne (mais ce n’est pas le but, au contraire le but premier était de rendre la peau plus belle) et le fait que la Dermatillomanie soit auto-infligée. Pourtant, il est très important de faire la distinction entre ces deux types de comportements. Les personnes atteintes du trouble de Dermatillomanie ne souhaitent pas se causer de la douleur afin de soulager un sentiment trop pénible ou pour reprendre le contrôle sur leur corps, comme ceux qui se coupent ou se brûlent eux-mêmes. Les dermatillomanes, dans leurs comportements, cherchent un acte agréable qui soulage, suite à des remords ou une certaine détresse.
Comment commence la dermatillomanie ?
La dermatillomanie peut commencer dans diverses circonstances, mais deux en particulier sont très fréquentes. Tout d’abord, la raison peut être une blessure ou une maladie de la peau à la base. Lorsque la plaie commence à cicatriser, une croûte se forme, et elle commencer parfois à démanger et ainsi provoquer le grattage puis l’habitude de ce comportement. La peau est parfois traitée, mais la répétition des grattages fait que la peau ne guérit jamais complètement et donne ainsi envie de gratter les nouvelles croûtes et imperfections. Cela peut donner une Dermatillomanie. Dans d’autres cas, les causes sont plus psychologiques. Les personnes développeraient ce comportement progressivement et sans s’en rendre compte après des événements très stressants dans leur vie.
Suis-je le/la seul(e) à triturer ma peau ?
Non, tout le monde gratte ou triture sa peau. Mais il existe plusieurs degrés. Le triturage occasionnel des peaux de l’ongle, des points noirs, des boutons d’acné, des croûtes ou d’autres irrégularités de la peau est un comportement humain très commun. La Dermatillomanie en revanche est un trouble du contrôle des impulsions. La personne déclenche une manie, obsessionnelle et impulsive, qui consiste en plusieurs heures par jour de grattage. Les irrégularités et imperfections sont obsessionnelles et l’acte de triturage est incontrôlable. Aux Etats-Unis, on compte près de 12 millions de personnes qui auraient consulté pour des troubles s’apparentant à la Dermatillomanie. En France, nous manquons de statistiques, mais vous n’êtes pas seul(e) à souffrir de Dermatillomanie. Cette manie est encore peu connue, mais dans quelques années nous découvrirons que des milliers de personnes en France sont concernées.
Quand est-ce que la dermatillomanie devient un problème grave ?
La dermatillomanie n’est pas grave dans tous les cas. Cependant, quand le trouble existe depuis longtemps, il se traduit par de grands dommages des tissus perceptibles et qui provoque une détresse émotionnelle chez la personne. Quand la Dermatillomanie est sévère, les personnes souffrent souvent d’une altération du fonctionnement social, professionnel et intime. Certaines activités sociales peuvent devenir difficiles, comme aller à la piscine, aller à la salle de gym, être à la plage, aller au travail ou d’autres activités dont la Dermatillomanie peut créer des blocages, des hontes et des évitements. Car les dermatillomanes évitent tout contact avec ceux qui pourraient remarquer leurs saignements, marques, cicatrices ou plaies .
Quelles sont les causes de la dermatillomanie ?
Les causes de ce trouble restent un mystère. Cependant, les recherches montrent que cette pathologie est déjà connue chez les mammifères (self-grooming / auto-toilettage), et certains animaux peuvent également mordre ou gratter leurs corps, causant de grands dommages. En raison de cette similitude avec les animaux et le fait que chez certaines femmes, la dermatillomanie peut fluctuer en fonction du cycle menstruel, certains scientifiques pensent qu’il y a des causes génétiques ou biologiques sous-jacentes. Dans les recherches psychologiques, les chercheurs ont montré que la dermatillomanie peut aussi servir d’exutoire pour certaines personnes. Le triturage ou grattage répétitif de la peau semble être un moyen d’augmenter le niveau d’activité des personnes qui s’ennuient, ou de contrôler leurs émotions quand ils se sentent anxieux, tendus ou contrariés. C’est également une manie qui servirait à soulager les tensions internes et les émotions refoulées. Le Skin Picking est un trouble du contrôle des impulsions qui met la personne en transe, dans un état de semi-conscience (ou état hypnotique) qui soulage l’individu, l’apaise et lui permet de gérer les sentiments ou émotions qui semblent insurmontables.
À quel âge généralement les gens commencent-ils la dermatillomanie ?
Le triturage impulsif de la peau peut commencer à tout âge, à partir de la préadolescence jusqu’à la période adulte, et ce trouble peut durer des mois ou des années. Les progrès ou améliorations de ce trouble dépendent de nombreux facteurs, y compris les contraintes de la vie d’une personne, et si oui ou non la personne cherche, et trouve, un traitement approprié (dermatologue, psychologue).
Pourquoi certaines personnes se triturent trop la peau et pas d’autres ?
Un grand nombre de personnes triturent ou grattent leur peau, mais cela ne devient pas forcément un problème grave et tout le monde ne souffre pas de dermatillomanie. Les raisons ne sont pas encore claires pour les chercheurs, mais certains émettent l’hypothèse que des personnes ont une prédisposition génétique ou biologique à ce trouble de CRCC (Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps) ou de self-grooming (auto-toilettage), et sont donc plus susceptibles de développer la Dermatillomanie. Une deuxième hypothèse est que ceux qui développent une Dermatillomanie éprouvent des niveaux plus élevés d’anxiété, de stress, d’ennui ou de tensions internes/psychologiques que ceux qui n’en ont pas.
Est-ce que j’endommage ma peau quand je la triture ?
Il peut y avoir plusieurs conséquences au triturage de la peau. Bien que vous puissiez également ne pas causer de dommages permanents, dans certains cas, une infection peut se développer dans la région qui a été triturée. On sait que notre peau est infectée quand elle devient rouge, chaude et que les tissus sont distendus. Quand votre peau est infectée, il est important de consulter un dermatologue qui vous donnera un traitement approprié à votre peau. Les grattages ou triturages répétés peuvent également faire changer la peau de couleur quand elle guérit (zones blanches). Cela devient des cicatrices qui mettent du temps à partir. La peau nécessite parfois plusieurs mois pour retrouver sa couleur d’origine, et cela ne se produira que si la zone de la peau n’est pas retouchée. Mais il est également possible que la peau reste dans un état décoloré. Les cicatrices se forment quand la couche supérieure de la peau – l’épiderme, puis la seconde couche – le derme, sont attaquées. La mélanine est endommagée en profondeur, ainsi que le pigment, qui donne à la peau sa couleur. La plupart des cicatrices des dermatillomanes sont petites, mais étendues. Un grattage répété de la peau fait des marques en profondeur, et peuvent créer des cicatrices visibles ou des imperfections de la peau qui vont avoir du mal à disparaître.
Peut-on être aidés, existe-t-il des traitements pour la dermatillomanie ?
Oui, des traitements existent pour le trouble de grattage de peau chronique. En revanche les aides sont encore difficiles à trouver en France et en Europe. La dermatillomanie est encore un problème largement incompris, et peu de professionnels médicaux et de la santé mentale en connaissent encore l’existence. Cependant, ce trouble commence à être connu grâce aux personnes qui en souffrent. De plus, la Dermatillomanie sera bientôt répertoriée dans le DSM-5 (Manuel diagnostique international des troubles psychologiques), ce qui contribuera à une prise de conscience par les professionnels de santé. Des études ont montré que c’est la Thérapie Comportementale qui traite le mieux ce trouble. Par un travail de déconditionnement progressif et cadré des comportements, la personne observe de façon concrète la diminution de ses habitudes jusqu’à parfois l’arrêt total. Néanmoins, une thérapie intégrative reste nécessaire pour ne pas faire ressortir le trouble plusieurs mois ou années après la thérapie, ou faire réapparaitre le mal-être dans un nouveau symptôme (déplacement de symptôme). En plus de la thérapie comportementale, il est donc également nécessaire de faire un travail sur l’estime de soi, la gestion des émotions, et de faire un travail analytique qui pourra identifier les causes du trouble ainsi qu’identifier les émotions refoulées et les tensions internes psychiques.
Quel est le traitement efficace pour la dermatillomanie ?
L’approche de traitement nécessaire pour le trouble de la dermatillomanie est la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) avec la Technique de Renversement des Habitudes (TRH). La TRH est une approche globale qui permet de comprendre les déclencheurs physiques et émotionnels d’un individu, les facteurs situationnels ainsi que les comportements associés, impliqués dans des problématiques comme le triturage de peau chronique. Lorsque les facteurs sont connus, les stratégies d’adaptation alternatives sont mises en place. Cela comprend l’enseignement des réponses motrices concurrentes qui empêchent le grattage (par exemple – en gardant les mains occupées quand l’envie de triturer sa peau arrive). La deuxième approche est appelée – Contrôle du Stimulus (CS). Cette technique consiste à modifier les aspects physiques de l’environnement afin de réduire l’entrée sensorielle qui mène au grattage impulsif (par exemple – mettre un ruban adhésif sur le sol pour rappeler qu’il ne faut pas s’approcher trop près du miroir, porter des gants , mettre des pansements sur les zones de croutes – pour empêcher de toucher sa peau et aider à résister à l’envie de la triturer). On peut également travailler sur les « situations à risque », comme réduire les longues périodes de lecture, être devant l’ordinateur ou être assis à son bureau (activités sédentaires où les grattages impulsifs se déclenchent le plus souvent). Dans l’ensemble, il est nécessaire de comprendre que la Dermatillomanie est un problème complexe qui nécessite d’être abordé sous plusieurs angles, afin de la traiter correctement. Par ailleurs, certains médicaments ont été décrits dans les études comme pouvant aider à la diminution du comportement de grattage. Ces médicaments sont appelés des ISRS (Inhibiteurs Spécifiques de Recapture de la Sérotonine). Les ISRS comprennent la fluoxétine, la fluvoxamine, la sertraline, la paroxétine, le citalopram, l’escitalopram etc…
Où puis-je trouver de l’aide ?
Si vous avez des problèmes dermatologiques dus à vos grattages de peau au point d’avoir des plaies, des blessures infectées ou des lésions qui ne sont pas cicatrisées avec le temps, il est nécessaire dans un premier temps de consulter un dermatologue, qui va pouvoir s’occuper de votre peau et la traiter – c’est le traitement dermatologique. Il est également recommandé de consulter un psychologue qui pourra travailler les causes de vos rituels de grattage et vous proposer un programme thérapeutique comportemental afin de traiter votre Dermatillomanie. Quand vous consultez un psychologue, renseignez-vous s’il pratique les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) (qui impliquent la TRH – Technique de Renversement des Habitudes , et le CS – Contrôle du Stimulus) et s’il connaît le trouble de la Dermatillomanie.




















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