Troubles des conduites alimentaires (TCA)
Cabinet de Psychologie | Alexandra Rivière | Paris
Anorexie (anorexie mentale)
Il y a trois caractéristiques essentielles dans l’anorexie mentale : une restriction prolongée des apports énergétiques; une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros ou un comportement persistant interférant avec la prise de poids; et une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps. Le sujet maintient un poids corporel inférieur à la norme minimale pour l’âge, le sexe, le développement et la santé physique. Les poids corporels des individus remplissent souvent ce critère après une perte de poids significative mais chez les enfants et les adolescents, cela peut correspondre, au lieu d’une perte de poids, soit à l’absence de la prise de poids normalement attendue, soit à l’échec du maintien d’un développement staturo-pondéral normal (c.-à-d. tout en grandissant. Le poids corporel doit être significativement bas (c.-à-d. inférieur à la norme minimale et, pour les enfants, inférieur au poids minimal attendu). L’évaluation du poids peut être difficile car l’intervalle correspondant à un poids normal peut varier selon les individus, et plusieurs seuils définissant la maigreur, ou le sous-poids, on été publiés. L’indice de masse corporelle (IMC), calculé par le rapport du poids en kilogrammes sur le carré de la taille en m2, est une mesure utile pour évoluer le poids en fonction de la taille. Pour les adultes, un IMC de 18,5kg/m2 est considéré par le CDC (Center for Disease Control and Prévention) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme la limite inférieure du poids normal. L’on considère donc que la plupart des adultes avec un IMC supérieur à 18,5kg/m2 ne présentent pas un poids significativement bas. Cependant, un IMC inférieur ou égal à 17,0kg/m2 correspond pour l’OMS à une maigreur moyenne ou grave; ainsi, on qualifiera le poids d’un individu dont l’IMC est inférieur à 17,0kg/m2 comme significativement bas. Un adulte dont l’IMC se situe entre 17,0 et 18,5kg/m2, ou même supérieur à 18,5kg/m2, peut être considéré comme en sous-poids significatif si les antécédents ou d’autres informations physiologiques vont dans ce sens. Les sujets présentant ce trouble expriment généralement une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros. Cette peur intense n’est généralement pas soulagée par la perte de poids. En fait, les préoccupations autour de la prise de poids peuvent croitre alors que le poids diminue. Les individus plus jeunes souffrant d’anorexie mentale mais aussi certains adultes peuvent ne pas reconnaitre ou admettre leur peur de prendre du poids. En l’absence d’une autre explication pour un poids significativement bas, il convient d’utiliser les arguments médicaux issus de l’anamnèse, les données de l’observation, les examens cliniques et biologiques ou l’évolution sur le long terme indiquant la présence d’une peur de prendre du poids ou de comportements persistants destinés à l’empêcher.
Source : DSM-5 Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (2015)
Boulimie (bulimia nervosa)
Les trois caractéristiques essentielles de la boulimie sont : la survenue récurrente d’accès hyperphagiques (de gloutonnerie), des comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids, et une estime de soi influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle. Pour répondre à ce diagnostic, les accès hyperphagiques et les comportements compensatoires inappropriés doivent survenir, en moyenne, au moins une fois par semaine pendant 3 mois. La définition d’un accès hyperphagique (de gloutonnerie) (binge-eating) est la suivante : absorption, en une période de temps limité, d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient pendant la même durée dans des circonstances similaires. Le contexte dans lequel se passe la prise alimentaire doit permettre au clinicien d’évaluer si l’absorption est excessive. Par exemple, une quantité de nourriture qui serait considérée excessive pour un repas banal peut considérée comme normale lors d’un repas de fête. Une « période de temps limitée » désigne habituellement une durée inférieure à 2 heures. Une même crise ne se produit pas nécessairement dans un seul lieu. Par exemple, une personne peut commencer une crise au restaurant et continuer à manger à son retour he elle. Le grignotage continuel de petites quantités de nourriture pendant toute la journée ne doit pas être considéré comme un accès hyperphagique. Pour être considérée comme un accès hyperphagique (de gloutonnerie), l’absorption excessive de nourriture doit également être accompagnée d’un sentiment de perte de contrôle. Un indicateur de perte de contrôle est l’incapacité de se retenir ou d’arrêter de manger après avoir commencé. certaines personnes décrivent un état de dissociation, pendant ou au décours de l’accès. La perte de contrôle associée à l’accès hyperphagique peut être incomplète; par exemple, une personne peut continuer son accès hyperphagique alors que le téléphone sonne mais l’arrêter si son conjoint ou quelqu’un d’autre entre à l’improviste dans la pièce. Certains individus signalent que ce n’est plus un sentiment aigu de perte de contrôle qui caractérise les accès hyperphagiques mais plutôt un mode plus général d’alimentation incontrôlée. Si les individus disent avoir renoncé à contrôler leur alimentation, on doit considérer que la perte de contrôle est avérée. Les crises peuvent parfois être planifiées. Le type d’aliments absorbés pendant les accès varie selon les personnes mais aussi pour un même individu. L’accès hyperphagique se caractérise davantage par la quantité anormale d’aliments absorbés que par une envie impérieuse pour un aliment spécifique. Pourtant, pendant les accès, les individus tendent à absorber des aliments qu’ils évitent par ailleurs. Typiquement, les personnes souffrant de boulimie éprouvent de la honte quant à leurs problèmes alimentaires et tentent de dissimuler leurs symptômes. Les accès hyperphagiques surviennent habituellement en secret, ou de façon aussi discrète que possible. L’accès hyperphagique se poursuit fréquemment jusqu’à une sensation pénible, voire douloureuse, de distension abdominale. L’accès fait le plus souvent suite à des affects négatifs. D’autres éléments déclenchants comprennent les tensions interpersonnelles; les régimes restrictifs; les pensées négatives ayant trait au poids, à l’apparence corporelle et à la nourriture, et l’ennui. Les accès hyperphagiques peuvent atténuer ou réduire les facteurs déclenchants à court terme mais une autodépréciation et une humeur dépressive peuvent en être les conséquences tardives.
Source : DSM-5 Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (2015)
Accès hyperphagiques (binge-eating disorder)
La caractéristique essentielle de ce trouble est la survenue récurrente d’accès hyperphagiques (de gloutonnerie), en moyenne, au moins une fois par semaine pendant 3 mois. Un accès hyperphagique (de gloutonnerie) (binge-eating) est défini par l’absorption, en une période de temps limitée, d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des individus absorberaient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances. Le contexte dans lequel se passe la prise alimentaire doit permettre au clinicien d’évaluer si l’absorption est excessive. Par exemple, une quantité de nourriture qui serait considérée comme excessive pour un repas banal peut être considérée comme normale lors d’un repas de fête. Une « période de temps limitée » désigne habituellement une durée inférieure à 2 heures. Une même crise ne se produit pas nécessairement dans un seul lieu. Par exemple, une personne peut commencer une crise au restaurant et continuer à manger à son retour he elle. Le grignotage continuel de petites quantités de nourriture pendant toute la journée ne doit pas être considéré comme une crise de boulimie. Pour être considérée comme un accès hyperphagique (de gloutonnerie), l’absorption excessive de nourriture doit également être accompagnée d’un sentiment de perte de contrôle. Un indicateur de perte de contrôle est l’incapacité de se retenir ou d’arrêter de manger après avoir commencé. certaines personnes décrivent un état de dissociation, pendant ou au décours de l’accès. La perte de contrôle associée à l’accès hyperphagique peut être incomplète; par exemple, une personne peut continuer son accès hyperphagique alors que le téléphone sonne mais l’arrêter si son conjoint ou quelqu’un d’autre entre à l’improviste dans la pièce. Certains individus signalent que ce n’est plus un sentiment aigu de perte de contrôle qui caractérise les accès hyperphagiques mais plutôt un mode plus général d’alimentation incontrôlée. Si les individus disent avoir renoncé à contrôler leur alimentation, on doit considérer que la perte de contrôle est avérée. Les accès hyperphagiques peuvent parfois être planifiés. Le type d’aliments absorbés pendant les accès varie selon les personnes mais aussi pour un même individu. Les accès hyperphagiques se caractérisent davantage par la quantité d’aliments absorbés que par une envie impérieuse (craving) particulière pour tel ou tel type de nutriments. Les accès hyperphagiques sont caractérisés par une détresse intense et au moins trois des caractéristiques suivantes : manger beaucoup plus rapidement que la normale, manger jusqu’à une sensation pénible de distension abdominale, manger de grandes quantités de nourriture sans sensation de faim, manger seul par gêne vis-à-vis des autres par rapport aux quantités absorbées, sen sentir ensuite dégoûté de soi-même, dé primé ou très coupable. Typiquement, les personnes souffrant d’accès hyperphagiques éprouvent de la honte quant à leurs problèmes alimentaires et tentent de dissimuler leurs symptômes. Les crises surviennent habituellement en secret, ou de façon aussi discrète que possible. L’accès fait le plus souvent suite à des affects négatifs. D’autres éléments déclenchants comprennent les tensions interpersonnelles, les régimes restrictifs, les pensées négatives ayant trait au poids, à l’apparence corporelle et à la nourriture, et l’ennui. Les accès peut atténuer ou réduire les facteurs déclenchants à court terme, mais une autodépréciation et une heur dépressive peuvent en être les conséquences tardives.
Source : DSM-5 Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (2015)