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Thérapie Existentielle

Comprendre les choix de vie, les fonctionnements et dysfonctionnements générés par la vie et l’existence

La thérapie existentielle a été développée dans différents pays à partir de la seconde moitié du vingtième siècle. Elle est souvent associée à l’approche humaniste et rogérienne, sous le vocable d’approche humaniste-existentielle. Elle aborde les questions du rapport à l’existence (AFPE) :

  • Comment vivons-nous et pourquoi nos modes de vie sont-ils parfois problématiques ?
  • Quel est notre rapport au monde, en ce qui concerne les grands domaines de vie comme le travail, la formation, la famille, ou les loisirs ?
  • Quel type de relation engageons-nous avec nous-même et avec les autres ?
  • Pourquoi ressentons-nous de la souffrance, de l’appréhension ou a contrario du bien-être ?
  • Quels objectifs et significations donnons-nous à l’existence toute entière ou à certaines périodes de vie (exemple : le vécu du chômage, de la retraite, de la maladie, de la réussite professionnelle…) ?
  • Quels choix fondamentaux sont les nôtres, autrement dit que reflètent nos décisions de vie ?

Dans cette optique, la psychologie existentielle permet de comprendre les choix de vie et les fonctionnements et dysfonctionnements qui sont générés par la vie et l’existence, dans des domaines aussi variés que le travail, la santé ou l’éducation, mais aussi dans la vie de tous les jours, qui peut inclure les loisirs, la vie familiale et amicale, les voyages ou la spiritualité. La psychologie existentielle, au carrefour de plusieurs approches, permet un dialogue avec des disciplines proches : philosophie existentialiste, sociologie, formation des adultes, esthétique, épistémologie, orientation scolaire et professionnelle, médecine, etc.

Objectifs de la thérapie existentielle

La thérapie existentielle est une approche dynamique qui s’intéresse aux enjeux profondément enracinés dans l’existence humaine. Chacun de nous aspire à la perdurance, à l’appui, au sentiment d’appartenance et au sens, pourtant, nous devons tous nous confronter à la mort, à l’absence de socle, à l’isolement et à une absence  de sens inévitables. La thérapie existentielle se fonde sur un modèle psychopathologique postulant que l’angoisse et ses conséquences inadaptées constituent des réponses à ces quatre enjeux ultimes.

L’approche existentielle met l’accent sur un autre type de conflit fondamental que celui de la Psychanalyse, non celui relatif aux besoins pulsionnels antagonistes, ni celui qui surgit avec l’entourage important, mais un conflit qui survient lors de la confrontation de l’individu aux fondamentaux de l’existence, à certains enjeux ultimes, certaines caractéristiques intrinsèques qui participent sans échappatoire possible, de l’existence d’un individu dans le monde.

La fonction protectrice du sens de la vie

Dans la pensée originale de Viktor Frankl (1905-1997), le sens de la vie se définit comme un besoin fondamental chez l’être humain. Il souligne notamment sa fonction protectrice face à des conditions difficiles ou à des événements marquants. De nombreux travaux ont pu faire l’étayage de ce postulat en étudiant le rôle du sens de la vie à des moments particulièrement difficiles. Plus récemment, il a été proposé d’appréhender le sens de la vie sous la forme d’un système fonctionnel basé sur des processus actifs de construction. Cette modélisation apporte un éclairage intéressant pour comprendre la façon dont cette fonction protectrice s’exerce (Laurent Sovet, maître de conférences en psychologie différentielle à l’Université Paris Descartes).

Thématiques de la thérapie existentielle

La thérapie existentielle traite de thèmes à la fois philosophiques et psychologique traitant pas exemple de : la mort, la liberté, l’isolement fondamental et l’absence de sens. La confrontation de l’individu à chacun de ces fondamentaux nourrit la dynamique du conflit dynamique existentiel.

  • « Généralement, nous envisageons la liberté comme un concept en tout point positif. Dans l’histoire de l’humanité, l’homme ne s’est-il pas toujours battu pour sa liberté ? Pourtant, la liberté, appréhendée dans cette perspective d’enjeu ultime, est inséparable de la terreur. Dans son acception existentielle, la liberté renvoie à l’absence de structure externe. Contrairement à notre expérience quotidienne, l’être humain ne pénètre (ni ne quitte) un univers bien structuré au dessein prédéfini. A l’opposé, l’individu est totalement responsable –en d’autres termes, est l’auteur- de son monde, de son projet de vie, de ses choix et de ses actions. Dans cette acception, la liberté prend une implication terrifiante, dans la mesure où elle signifie que le sol n’existe pas sous nos pieds, qu’il n’y a rien d’autre que du néant, un abysse. »
  • « Peu importe à quel point nous nous sentons proche de l’autre, il demeure un fossé ultime et infranchissable : chacun de nous arrive seul en ce monde et doit le quitter tout aussi seul. Surgit dès lors un conflit existentiel entre cet isolement absolu et notre désir de contact, de protection, d’appartenance à un tout qui nous transcende. »
  • « Si nous devons mourir, si nous constitutions notre propre monde, si chacun d’entre nous est finalement seul dans un univers indifférent, quel sens a la vie ? Pourquoi vivons-nous ? Comment vivre ? S’il n’existe aucun dessein prédéfini, chacun d’entre nous doit alors élaborer le sens de sa vie. Cependant, le sens que chacun donne à ses propres créations peut-il suffire à nous faire supporter la vie ? Ce conflit dynamique existentiel découle du dilemme auquel fait face un être avide de sens parachuté dans un univers qui en est dépourvu. » (citations d’Irvin Yalom)
Dans le dialogue entre patient et thérapeute, les enjeux ultimes fournissent tout à la fois le contenu et le processus. La confrontation d’un patient à la mort, à la liberté, à l’isolement et à l’absence de sens offre au thérapeute un contenu interprétatif explicite. Même lorsque ces thématiques n’émergent pas de façon ouverte en thérapie, elles n’en fournissent pas moins le modus operandi. Des manifestations psychiques comme la volonté, la prise de responsabilité, la relation au thérapeute et l’engagement du patient dans sa vie personnelle sont des processus clés du changement thérapeutique. C’est précisément ces activités qui trop souvent se voient qualifiées de « petit plus » sans grande importance dans de nombreuses approches thérapeutiques. La thérapie existentielle retient l’attention en ce qu’elle puise fermement ses racines dans un terrain ontologique, à savoir les structures les plus profondes de l’existence humaine. Son intérêt tient également à ses fondements humanistes, à la différence des autres paradigmes thérapeutiques, elle est totalement en accord avec la nature éminemment personnelle dans l’entreprise thérapeutique. Par ailleurs, le paradigme existentiel possède une portée bien plus large : il s’appuie et s’enrichit des contributions de nombreux philosophes, artistes et thérapeutes sur les conséquences douloureuses mais rédemptrices d’une confrontation aux enjeux de l’existence.

La fonction protectrice du sens de la vie

Dans la pensée originale de Viktor Frankl (1905-1997), le sens de la vie se définit comme un besoin fondamental chez l’être humain. Il souligne notamment sa fonction protectrice face à des conditions difficiles ou à des événements marquants. De nombreux travaux ont pu faire l’étayage de ce postulat en étudiant le rôle du sens de la vie à des moments particulièrement difficiles. Plus récemment, il a été proposé d’appréhender le sens de la vie sous la forme d’un système fonctionnel basé sur des processus actifs de construction. Cette modélisation apporte un éclairage intéressant pour comprendre la façon dont cette fonction protectrice s’exerce (Laurent Sovet, maître de conférences en psychologie différentielle à l’Université Paris Descartes).